DISCOURS DU MINISTRE DE LA REFONDATION DE L’ETAT CHARGE DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS A L’OCCASION DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE DE L’ATELIER NATIONAL DE VALIDATION DE LA STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Bamako, le 29 novembre 2022
Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement ;
Monsieur le Président de l’Office Centrale de lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI)
Monsieur le Président de l’Autorité de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASC-LC) du Burkina Faso en visite de travail au Mali auprès de l’OCLEI ;
Monsieur le Maire de la Commune 4 du District de Bamako ;
Excellence Monsieur l’Ambassadeur des Pays-Bas au Mali ;
Monsieur le Représentant du Système des Nations Unies au Mali ;
Mesdames et Messieurs les représentants des Institutions et autorités administratives indépendantes ;
Mesdames, Messieurs les représentants de la Primature et des départements ministériels ;
Mesdames, Messieurs les représentants des services centraux de l’Administration ;
Mesdames, Messieurs les représentants des gouverneurs de régions ;
Mesdames, Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et financiers ;
Honorables Représentants des confessions religieuses ;
Mesdames, Messieurs les représentants des structures et organisations membres du Comité de pilotage du processus d’élaboration de la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption ;
Mesdames, Messieurs les représentants de la Société civile ;
Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires sociaux ;
Mesdames, messieurs de la presse publique et privée ;
Distingués Invités, en vos rangs, grades et qualités tout protocole observé ;
Mesdames, Messieurs ;
Je voudrais, à l’entame de mon propos, exprimer ma pleine satisfaction de présider, ce jour, la cérémonie d’ouverture de l’Atelier national de validation du document portant Projet de Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption, après de longs mois de travail intense et soutenu de réflexion et de concertation.
Le Président de la Transition, son Excellence le Colonel Assimi GOITA, a constamment marqué son attachement à la promotion d’une gouvernance vertueuse en général et à la lutte contre la corruption, en particulier.
Confirmant la même perspective, les Assises Nationales de la Refondation ont consacré plusieurs recommandations à la promotion de la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, recommandations traduites en actions dans le Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat.
Distingués invités
Mesdames Messieurs
Comme vous le savez, depuis plusieurs décennies, de nombreuses initiatives ont été prises en matière de lutte contre la corruption au nombre desquelles :
la tenue en 2008 des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière ;
l’adoption en octobre 2012 du document de Stratégie Nationale de Lutte contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme ;
l’adoption de la loi n°2014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite ;
l’adoption en janvier 2016 du Document cadre de politique nationale de transparence dans l’Administration et la vie publique.
Cette abondance d’initiatives pousserait-elle à faire confirmer l’assertion selon laquelle « Plus l’État est corrompu, plus les lois sont nombreuses. ». Peu s’en est fallu sous nos cieux.
Fort heureusement, sur le plan institutionnel, des avancées majeures ont été enregistrées avec la mise en place du Bureau Vérificateur général et la création de l’Office Central de Lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI).
Ces deux structures sont venues renforcer les efforts déployés en matière de lutte contre la corruption et infractions assimilées par les Inspections sectorielles des départements ministériels, le Contrôle général des Services Publics, la Section des Comptes de la Cour Suprême, les Pôles économiques et financiers, et la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA).
Aujourd’hui, les résultats obtenus, tant en matière de contrôle, de vérification, de déclaration de patrimoine des assujettis, que de répression de la fraude et de la corruption et de sensibilisation des populations, sont plus qu’encourageants.
Cependant, ces avancées significatives ne doivent guère nous faire perdre de vue l’immensité de la tâche qui nous attend.
En effet, il est vrai qu’une chose est de relever les faits repréhensibles, une autre est de les poursuivre véritablement, toute chose qui questionne le rôle déterminant de l’appareil judiciaire dans le mécanisme pénal de lutte contre le phénomène de corruption.
Ce combat, grâce à la détermination des hautes autorités de la transition, est à notre portée, parce que nous avons un arsenal juridique éprouvé en la matière, des organes crédibles, une volonté politique affirmée en faveur de la transparence et un peuple en éveil, de plus en plus en exigeant à ce sujet.
Il nous manquait, justement, une stratégie coordonnée et consensuelle pour mutualiser les efforts des organes, de la société civile, des partenaires au développement et des populations en vue d’améliorer l’efficacité de notre action.
Ainsi, en se dotant d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption, le Mali aura désormais toutes les cartes en main, pour faire échec à l’opacité dans la gestion des affaires publiques, la concussion, le népotisme, les pratiques illicites, frauduleuses voire criminelles de gains de diverses natures pour un profit personnel au détriment du trésor public et de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Fort opportunément, des projets de stratégies complémentaires sont en cours, d’une part, sur la question de rationalisation des structures administratives pour résorber le phénomène de création tous azimuts de structures à la tête du client, souvent pour caser un proche ou un partisan, ou d’autre part, sur la problématique de la dépolitisation de l’Administration afin de bannir les nominations ou promotions fondées plus sur du subjectivisme partisan que sur des critères de compétence, de performance et de probité.
Distingués invités
Mesdames Messieurs
L’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption constituaient l’un des objectifs identifiés par l’axe 4 du Plan d’action du gouvernement consacré à la promotion de la bonne gouvernance.
Aujourd’hui, cet objectif est sur le point d’être atteint grâce à la détermination des acteurs qui y travaillent depuis le 13 octobre 2021 date à laquelle le comité de pilotage composé des représentants des structures de l’Etat a été chargé de coordonner le processus d’élaboration de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Chers membres du Comité de pilotage du processus d’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption,
Vous avez contribué de manière significative, par vos brillantes idées et par votre participation assidue aux différents ateliers, à la conception et à l’enrichissement, au fil du temps, du document qui sera examiné avec attention par les acteurs institutionnels et socio-politiques ici présents.
C’est pourquoi, je tiens à vous remercier ainsi que tous les participants à cet atelier, au nom du Président de la Transition et de l’ensemble du Gouvernement, pour le temps et l’énergie que vous avez daigné consacrer à cette entreprise.
Pour sa part, le Gouvernement en fera une lecture attentive et prendra les dispositions idoines, suite à sa validation finale, pour l’ériger en cadre de référence unique pour les politiques, programmes et projets de lutte contre la corruption au Mali.
Les départements ministériels et autres administrations concernées devront également s’organiser, en conséquence, pour programmer, dans leur plan de travail annuel, les activités qui leur incombent, mobiliser les ressources adéquates et les réaliser avec efficacité et dans le respect des délais.
En somme, la mise en œuvre de la future Stratégie nationale de Lutte contre la corruption doit permettre la consolidation des efforts entrepris par le Gouvernement, les Institutions, les acteurs privés et des organisations de la société civile en faveur d’un modèle de citoyenneté qui ne laisse aucune place ni aucun repis à la corruption.
Déjà que la vision prend corps à travers des actes concrets de meilleure gouvernance :
– l’élaboration en cours d’un projet de Programme national d’éducation aux Valeurs (PNEV) qui va permettre de modeler, autant à l’école, dans les familles qu’au sein de l’Administration d’Etat, le nouveau citoyen malien, pétri de principes axiologiques et moraux, inspirés de nos valeurs sociétales positives ;
– la moralisation des concours d’accès à la Fonction publique et des examens à l’école, bannissant ainsi les « 3 F » : les Fuites, les Faux sujets et la Fraude, dont les tares correspondants se dissimileraient dans l’Administration publique sous le vernis de « délit d’initié », de « marchés fictifs », de « surfacturation », etc.
Si l’objectif global de cet atelier est de parfaire les options consensuelles déclinées dans cette stratégie, il est aussi attendu l’adhésion des parties prenantes que vous représentez et votre engagement à la mise en œuvre du plan d’actions qui en découle.
J’invite toutes les forces vives de la nation à la détermination pour gagner cette bataille, vu son importance stratégique dans l’enracinement du processus de Refondation de l’État.
Distingués invités,
Mesdames Messieurs
Avant de terminer mes propos, je voudrais exprimer ma profonde gratitude au Système des Nations Unies à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement pour l’accompagnement technique et financier qu’il a apporté à la réalisation de la Stratégique et de son plan d’action.
Je me félicite de l’honneur qui est fait au Département de la Refondation de l’Etat, à moi et à mes Collaborateurs pour la conduite et la coordination du projet, en parfait accord avec les orientations dégagées par les Hautes Autorités de la Transition.
En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert l’atelier de validation de la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption et son plan d’action.
Que Dieu bénisse le Mali et Protège les Maliens !
Je vous remercie de votre aimable attention.





